C'est le moment que j'appréhendais le plus : la première nuit. Ce stress était entièrement lié à nos voisins. J'avais peur que Raymond fasse trop de bruit et les réveille, ce qui aurait pu détériorer nos relations déjà moyennes avec eux. La première nuit (et d'ailleurs, je dirais même les trois premières) est cruciale, car elle enseigne à votre chien la solitude et définit son rythme quotidien. C'est une étape très stressante pour lui, et il est important d'en être conscient pour ne pas la négliger. Dans cet article, je vous partage l'expérience de la première nuit de Raymond. Pourquoi ? Parce que, avant son arrivée, j'ai moi-même cherché ce type de témoignage pour me rassurer et n'en ai trouvé que très peu.
La première nuit, la plus difficile
La première nuit, nous n'avons pas pu dormir chez nous puisque le voyage (20 heures de voiture aller-retour) était trop long. Nous avons donc dormi chez mes parents à mi-chemin. Pour cette première nuit, nous l'avons laissé seul dans la salle de bain à côté de notre chambre. Nous lui avions préparé un espace apaisant avec une couverture, une peluche de son élevage, et mon tee-shirt porté pendant la journée pour lui laisser des odeurs rassurantes. Nous avions également mis deux paniers pour lui laisser le choix (un fermé et un ouvert), un peu d'eau, un bruit blanc (la ventilation automatique), et quelques jouets au cas où il se réveillerait pendant la nuit.
Puisqu'il était dans la salle de bain, nous sommes restés à côté pour nous doucher, nous brosser les dents, etc. Ce moment était important, car il a permis une transition en douceur avant que nous ne partions discrètement dans notre chambre. Il s'est endormi assez vite et naturellement, vers 23 h. Il nous a ensuite réveillés vers 5 heures du matin. Il ne faut absolument pas le faire mais je l'ai quand même fait : j'y suis allée. Ses pleurs me faisaient mal au cœur, et je ne voulais pas qu'il réveille le reste de la maison. Même si ce n'est pas recommandé, je ne regrette pas. Et si c'était à refaire, je referais la même chose. Pourquoi ? Parce qu'il tremblait de peur et s'était fait pipi dessus. Se retrouver seul pour la première fois de sa vie, et en plus dans un nouvel endroit, a été une expérience traumatisante pour lui.
Je suis restée 20 minutes en tout. J'ai changé le tapis de propreté au fond de son panier pour qu'il soit au sec, je l'ai câliné, remis dans son panier, puis je suis restée quelques minutes avant de retourner sur la pointe des pieds dans ma chambre. À partir de là, il s'est rendormi et a dormi jusqu'au matin. Je suis ensuite allée le réveiller vers 8 heures pour commencer la journée. Je ne voulais pas trop attendre, car cela faisait déjà assez longtemps pour lui.
Le deuxième jour, pendant le long trajet de voiture
La deuxième nuit, celle du caprice
La deuxième nuit, qui se déroulait cette fois chez nous, a été un peu similaire. Malheureusement, nous avions fait beaucoup de voiture ce jour-là (7 heures), donc il avait déjà beaucoup dormi. Forcément, il n'était pas fatigué au moment d'aller se coucher vers 22 h. Il n'a pourtant rien dit, mais s'est manifesté avec des pleurs vers 3 heures du matin. Je ne voulais pas y aller, mais sous la pression de mon mari, qui avait peur de déranger les voisins, j'y suis allée. Cette fois-ci, j'ai senti qu'il ne s'agissait pas de peur, mais plutôt d'une tentative d'attirer mon attention. Il jouait dans tous les sens quand je suis arrivée, pensant sans doute que la journée commençait.
Comme recommandé par les éducateurs canins, j'y suis allée tout en prenant soin de ne pas lui parler ni de le regarder. Je ne l'ai pas non plus câliné. Je me suis simplement assise à côté de son panier, pour qu'il sente ma présence. Forcément, il est venu directement se blottir contre moi. J'ai attendu une dizaine de minutes avant de le remettre dans son panier. Mais rebelote : il revenait sans cesse vers moi. J'ai dû répéter cet enchaînement au moins quatre fois avant qu'il ne reste définitivement dans son panier. J'ai attendu encore quelques minutes pour m'assurer qu'il s'était bien calmé, puis je suis partie aussi discrètement que possible (même moi, je ne m'entendais pas !). Au total, j'ai dû rester 45 minutes, pas tout à fait une heure, mais presque.
La troisième nuit, la bonne pioche
Bien décidée à ne pas revivre la même situation, ce quatrième jour, j'ai mis toutes les chances de mon côté. Et ça a fini par payer. J'avais vaporisé du spray relaxant dans sa niche, ajouté une bouillotte pour reproduire la chaleur de ses frères et sœurs, et, surtout, je l'avais bien dépensé pendant la journée.
Nous avons fait plusieurs balades, et je suis restée presque toute la soirée à jouer avec lui pour éviter qu'il ne soit tenté de faire une sieste. Résultat : le soir, il était épuisé et a fait sa première nuit complète. Il faut dire que, pendant ces quatre jours, il avait aussi appris progressivement à être seul. J'étais en télétravail les premières semaines de son arrivée, ce qui m'a permis de partir par moments – 20 minutes, une heure – pour l'habituer doucement à ma présence intermittente.
Cette nuit-là, il n'a donc pas fait le moindre bruit et n'en a plus jamais fait ensuite. Ce matin-là, je me suis levée à 6 heures, impatiente de célébrer cette petite victoire. J'ai continué à me lever tôt, encore deux ou trois matins, pour rester dans une routine rassurante. Puis, j'ai progressivement décalé mon réveil à une heure normale.
Et nous avons même pu profiter de notre première grasse matinée le week-end suivant ! Bon, jusqu'à 9 heures, certes, mais c'était un exploit pour un samedi et un dimanche.
Au final, les premières nuits reflètent bien l'éducation d'un chien : il faut de la patience, mais tout finit par se mettre en place naturellement. J'ai conscience que nous avons eu de la chance avec Raymond, car ses pleurs étaient légers et n'ont duré que deux nuits.
Pour plus de conseils, nous vous invitons à lire notre article dédié : Comment gérer la première nuit de votre chiot chez vous ?
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